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Le deuil d’un petit être poilu et magnifique
Crédit: Photographie/LauraFoucault-T

Il était une fois, un Goldendoodle nommé Charles-Henry Letourneau (Charly pour les intimes). Accueilli dans une famille aimante, il grandit en chien heureux, courant entre les pommiers en fleurs et les champs vastes derrière sa maison.

Cet être doté d’une intelligence supérieure savait donner la patte, rouler sur lui-même, donner un bec et jouer à cache-cache. Toutefois, il était hors de question de lui faire rapporter une balle, il préférait ruminer dans son coin avec son trophée dégoulinant de bave.  

Pour le calmer lors de ses moments anxieux (étant un chien socially awkward), il écoutait du John Mayer, son musicien préféré. Il était sophistiqué, aimait grogner les petits enfants, avait, dans une autre vie, vécu dans le luxe d’un château européen et était un aimant à câlins (quand le monsieur était dans le mood).

Malheureusement, Charly est mort. Il avait 10 ans.

Une dernière visite chez le vétérinaire en urgence et en panique (accompagnée de ma mère et de ma sœur, trois madeleines en pleurs), dû à l’état méconnaissable de notre grosse bête frisée. Il avait subitement souffert d’une crise cardiaque, envoyant possiblement des caillots dans son cerveau et d’autres parties de son sublime corps élancé. Les deux pattes arrières paralysés, celles d’en avant raides, en hypothermie et les yeux dilatés et vitreux, il n’y avait aucun coming back.

Mon cœur a éclaté. Une partie de moi-même m’était arrachée sans prévenir. Mon beau Charly, qui, il y a seulement quelques instants, était aussi fringant que dans ses jeunes jours, rendait maintenant son dernier souffle.  

Cet être pourvu d’amour inconditionnel pour ses maîtres n’était pas immortel (ce qu’on oublie en accueillant un animal dans notre cœur). Nos animaux sont nos enfants, nos ombres qui nous suivent partout, nos moitiés, les créatures qui nous aimeront toujours.

Ils nous consolent, nous parlent, nous donnent des liches d’amour. Nous oublions à quel point nous sommes attachés à eux, jusqu’à ce que vous le caressiez en lui murmurant : « ça va aller, mon beau » lorsque le liquide bleu anesthésique pour l’euthanasier entre dans son corps.

J’ai eu l’impression de  l’abandonner, j’étais en colère de ne pas pouvoir le sauver, j’étais si triste que j’aurais pris sa place sans hésiter pour lui épargner cette fatalité.

Mais, après avoir pleuré le déluge, je me suis rappelé la belle vie qu’il avait eue.

Les tonnes de gâteries données parce qu’il était « trop cute, le coco d’amour », de la nourriture offerte en dessous de la table en cachette, de toutes les marches à gambader dans la nature (son fun étant de se rouler dans du caca d'animal, tout fier), de toutes les caresses sur son ventre et près des oreilles (ses préférées)…

Tous ces beaux moments sont ceux auxquels je pense lorsque je sens ma babine trembler en voyant qu’il n’est plus couché au pied du lit de mes parents.

J’aime penser que Charly nous attend, ma famille et moi, quelque part où il est bien. Sûrement dans une forêt luxuriante, couché sur des coussins de velours à manger de la dinde, accompagné de quelques ami.e.s (qui supporteraient son caractère de merde) et souriant à l’idée de nous revoir un jour.

Cette pensée me fait sourire. Faites de même lors de vos tristes jours.

Maintenant, laissez cet écran et allez donner une grosse caresse à votre ou à vos compagnons poilus (que ce soit au réel ou par la pensée)!  

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