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Le problème avec les camps de jour genrés
Crédit: Photo by Ratiu Bia on Unsplash

En 2017, je regardais mon courrier quand j'ai vu une publicité des camps de jour de Boucherville. Parmi les thématiques proposées, l'une d'elles était intitulée « Les gars d'un bord, les filles de l'autre »! Je n'ai pas été la seule à trouver cela vraiment exagéré. Ce camp a depuis retiré cette thématique. 

Je n'ai pas d'enfant et mon expérience en matière de camps de jour remonte à loin, mais je m'intéresse beaucoup à la manière dont les enfants en apprennent sur les genres* et leur société. Les camps de jour sont, par ailleurs, des endroits où les enfants apprennent des choses qui ne s'enseignent pas toujours à l'école. 

Bien que la majorité des camps de jours sont généralement mixtes et séparés par l'âge des participant.es plutôt que par leur genre, pour d'autres, le message est explicite: on y accepte uniquement des garçons** OU des filles**. Il arrive aussi que ce détail soit sous-entendu, comme lorsque la description du camp de jour utilise des pronoms genrés pour désigner la clientèle visée. 

Les activités qui sont proposées sont respectivement très différentes. Les filles sont surtout invitées à danser, à fabriquer des bijoux ou encore à utiliser des produits de beauté alors que les activités «consacrées aux garçons» s'orientent généralement autour des sports ou des jeux vidéo. Les thématiques n'y échappent pas non plus: princesses, stylisme et beauté pour les filles ou superhéros et aventuriers pour les garçons. 

Le problème, ce n'est pas la nature des activités ou des thèmes proposés. Ces derniers peuvent d'ailleurs être très amusants pour les enfants. D'ailleurs, plusieurs camps n'acceptent que des garçons ou des filles sans que cela ne soit un problème, puisque les enfants font des activités variées sans contrainte associée à leur genre.

Le problème, c'est lorsque les activités sont « réservées » seulement aux garçons ou aux filles simplement parce que… c'est comme ça! Une fille est une fille, un gars est un gars!

Les enfants se voient alors poussés vers des activités qui risquent de ne pas correspondre à leurs véritables préférences et intérêts; on leur impose des limites selon leur genre. Une fille pourrait par exemple voir sa participation à un camp de superhéros être remise en question. Ou un garçon pourrait être encouragé à jouer au football alors qu'il s'intéresse à la création de vêtements. 

Qu'iels soient filles, garçons ou non-binaires, les enfants méritent un espace inclusif où profiter de leur long congé et faire ce qui leur plaît dans un cadre instructif et sécuritaire.

Avez-vous observé ou vécu des situations sexistes en camp de jour?

* Le mot genre(s) employé dans ce texte désigne ici l'identité de genre et non le sexe attribué à la naissance.
**Les mots garçon(s) et fille(s) désignent tout enfant s'identifiant à ces termes. 

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