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Acide, féminisme et racisme : même combat!
Crédit: Rahul Saharan

À Montréal, en 2012, Tanya St-Arnauld a été aspergée d'un produit corrosif par son amoureux Nikolas Stefanatos. 

En Colombie, le nombre d'attaques à l'acide faites aux femmes s'élève à 81 par année.

En Inde, au Pakistan, au Cambodge et au Bangladesh, les statistiques sont alarmantes. En effet, au pays de Gandhi, on dénombre plus de 244 270 victimes en 2012 et ce nombre ne cesse d'augmenter, même si la loi est maintenant plus sévère (les agresseurs écopent d'entre 8 à 12 ans de prison, même peine que dans les cas de viol). Ce fait s'explique par la vente libre du vitriol (acide sulfurique) au coût de 20 roupies, aka l'équivalent de 40 cennes.

WTF!?

Il n'y a aucune législation en ce qui concerne le marché du vitriol. Il en va de même pour les autres pays d'Asie nommés ci-dessus. 

Et là, je vous entends grincer des dents devant votre écran. Mais pourquoi est-ce que quelqu'un déciderait de pitcher de l'acide sur un autre être humain? 

– Parce que la femme refuse de marier l'homme que sa famille a choisi.
– Parce que la femme décide de mettre fin à une relation.
– Parce que la femme a commis l'adultère.
– Parce que la femme refuse les avances d'un homme.
– Parce que la femme insulte son mari.
– …
– Parce que t'sais, il faut punir la femme en tout temps et pour tout, c'est bien connu #facepalm.

Une chance qu'il existe de belles initiatives artistiques pour mettre un baume sur nos petits cœurs. Le photographe Rahul Saharan a décidé de faire une séance mettant en vedette des victimes de ces actes terribles. PROPS.

Par contre, ce que je déplore énormément, c'est de lire des commentaires blâmant l'Islam ou toute autre religion. On va se le dire une fois pour toutes, l'homme est responsable de ses propres actes et agissements. PAS LA RELIGION. Qui plus est, il faut arrêter de mélanger les pommes avec les oranges. Des actes de barbarie de cette gravité ne sont pas commis que par des musulmans. C'est un fléau qui n'a ni couleur, ni origine, ni nationalité. Il me semble que c'est l'évidence même. À trop vouloir faire des liens et à trouver un coupable, on se mêle les pinceaux. Ces crimes sont à la hausse parce qu'ils sont faciles à perpétrer et qu'il y a peu de représailles. POINT. Par peur et manque de soutien, les victimes se taisent. Et ça, c'est une grosse partie du problème.

Ce qui m'attriste aussi, c'est de lire des commentaires de femmes qui clament haut et fort qu'elles n'ont pas besoin de féminismeReally? Il faudrait se lâcher le nombril et regarder autour de nous. Selon certaines réactions sur les réseaux sociaux, ce serait la faute de ces femmes si elles ont maintenant le visage brûlé.

Si on veut que les choses changent, il faudrait démontrer un peu de solidarité féminine. Dénigrer et renier un mouvement aussi vital que le féminisme tout simplement parce que ce dernier ne s'applique pas à notre vie, c'est pas mal égoïste. Que l'on soit d'accord ou pas avec les nombreuses branches du mouvement, le féminisme reste un courant nécessaire à l'évolution de la condition féminine à travers le monde.

#mytwocents

Sur ce, je vais aller faire du yoga et prier pour l'humanité. 

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