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Endgame, du popcorn et une salle trop pleine

Voici le seul spoiler que vous lirez sur cette page : ce texte ne parle pas du film Avengers : Endgame. Il raconte plutôt ce que j’ai vécu en allant le voir au cinéma.
 
Trop souvent, quand un film populaire fait son apparition au grand écran, je suis tiraillée : d’un côté, je veux faire partie des premières personnes qui pourront vivre l’expérience proposée par le réalisateur, de l’autre, je n’ai pas envie de me retrouver dans une salle trop pleine, avec du monde trop dérangeant. 
 
C’est un peu ça qui s’est produit. 
 
J’arrive dans la salle et je trouve nos bancs. Les lumières s’assombrissent, le film débute. Quelques minutes passent et le garçon qui avait le banc à côté du mien rejoint finalement son ami. Affolé, il lui demande ce qu’il a raté au moins 28 fois avant de se laisser prendre par l’action et de se mettre à manger son popcorn comme si ça vie en dépendait, en prenant bien soin d’aspirer bruyamment le beurre qui avait collé à ses doigts toutes les 5 minutes. C’est sans parler de son impressionnante manie de devoir nommer les différents personnages qui apparaissaient à l’écran, dans une excitation toute sauf contenue, ou l’annonce de ses prédictions, qui se sont généralement avérée inexactes. J’ai tout de même réussi à apprécier chaque minute du film, en me concentrant de toute mes forces sur l’écran, plutôt que sur le garçon irritant. 

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 Alors que la salle était redevenue un peu plus silencieuse et que l’action arrivait à son dénouement, j’ai senti une larme couler le long de ma joue. Je pleurais, en silence, comme le font si bien les adultes. Je sentais mon intérieur se comprimer sous le poids de mon chagrin, mais en contrôlant ma respiration, je croyais que c’était à peine perceptible. Malgré mes efforts, je me suis mise à entendre des sanglots, assez prononcés. La seule chose, c’est que ça ne venait pas de moi. C’était le jeune garçon à côté de moi qui pleurait, pis pas juste un peu.  Il était complètement inconsolable, respirant de manière saccadée, laissant échapper des petits soupirs de douleur face au destin de ses personnages favoris. 
 
Je me suis surprise à trouver ça beau. J’ai repensé à tous les petits trucs qui m’avaient agacée chez lui et qui, finalement, témoignaient d’une certaine passion. Nous n’avons pas parlé une seule fois durant la soirée, mais je partageais le feel. C’est ça qui est beau avec ce genre de film : ça transcende les générations et rassemble des passionnés. Alors que j’ai fait la connaissance de ces super-héros durant mon adolescence, il ne devait même pas être capable de se souvenir de son existence sans leur présence. Non, ça n’excuse pas le léger manque de savoir-vivre, mais je pense que ça m’a fait du bien de voir un jeune garçon apprécier aussi intensément un univers qui m’a captivé durant toutes ces années. 
 
Donc, si vous n’avez pas encore eu la chance de voir la grande finale des Avengers, je vous conseille d’y aller et de regarder ce film avec votre cœur d’enfant. De vivre les émotions qui vont vous assaillir et de ne pas les réprimer. Quand les lumières s’éteignent, laissez la magie du cinéma faire son travail et faites juste apprécier, parce que c’est vrai ce qu’on lit sur le web : c’était vraiment la fin qu’on méritait. 

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