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Minimalisme : un mode de vie et un documentaire qui ne laissent personne indifférent
Crédit: The Minimalists/Facebook

Les Minimalistes sont deux blogueurs qui traitent d’un style de vie qu’ils ont adopté depuis plusieurs années : le minimalisme. S’en sont suivi deux livres, une tournée de conférences et, plus récemment, un documentaire maintenant offert mondialement sur Netflix : Minimalism: A documentary about the important things. Si plusieurs ont été inspirés par ce dernier, d’autres ont décrié son manque de substance doublé d’un stratagème d’auto-promotion flagrant. Pour m’en faire une idée, je l’ai regardé à deux reprises, et voici ce que j’en ai tiré.

Le minimalisme peut être interprété comme une façon de vivre en se contentant du strict nécessaire matériellement parlant, afin de trouver le bonheur ailleurs, dans les relations humaines et les expériences, par exemple. C’est ce que Ryan et Joshua tentent de promouvoir maladroitement dans leur documentaire qui présente, à mon avis, beaucoup plus de câlins malaisants que de « choses importantes ». En effet, le cœur du film est malheureusement davantage l’ascension à la popularité des deux blogueurs par la tournée de promotion de leur livre plutôt qu’aux réels bienfaits et enjeux du minimalisme.

Bien que le message exprimé sur la surconsommation ait une portée universelle, je crois que le documentaire a un public cible trop restreint, se situant entre les fans déjà établis du duo et les gens dont l’intérêt pour le minimalisme est réel sans qu’ils n’en connaissent grand-chose. Les gens qui sont déjà au fait de ce qu’est le minimalisme seront déçus s’ils pensent en apprendre davantage, car il y a un manque cruel de substance quant aux actions réelles à poser pour l’embrasser et aux impacts positifs sur la planète que peut engendrer l’endossement massif d’un tel mode de vie. Car, oui, le minimalisme a pour but de se détacher de la doctrine du matérialisme-hyperconsumérisme prôné par la société afin de situer son bonheur dans des éléments durables et enrichissants, mais il y a aussi tout l’aspect bénéfique pour l’environnement qui n’est pas assez abordé, à mon avis. Le minimalisme devrait, selon moi, transcender le contentement de notre petite personne pour irradier Dame Nature au complet!

Le documentaire Minimalism : A documentary about the important things ne comporte pas que du négatif. J’ai trouvé que le spectre du rêve américain, cette vie utopique censée apporter l’ultime bonheur pour tous, a bien été décrié. En effet, cette idée répandue selon laquelle le modèle unique Maman-Papa-Bébé-Chien-Piscine-Voitures-MaisonTropGrande est LE but à atteindre pour être heureux est si arriérée et néfaste, en ce sens qu’elle met énormément de pression sur les gens pour la toucher, même du petit doigt. Au contraire, je crois que la définition du bonheur est bien personnelle et devrait pouvoir se trouver dans toute chose simple et moins simple, minimaliste ou non. Les interventions des protagonistes autres que les deux blogueurs m’ont aussi beaucoup plu dans le documentaire. Comme cette dame qui a récemment vaincu un cancer et qui a totalement modifié sa vie afin de laisser plus de place au repos et à la nature et moins au stress et au matériel. Ou encore cet annonceur de nouvelles qui a eu une crise en ondes et qui a, par la suite, commencé la méditation et adopté un mode de vie plus dépouillé. Bref, le film renferme plusieurs histoires inspirantes qui m’ont personnellement fait réfléchir. 

Pour résumer, je dirais que le message de recherche du bonheur à l’extérieur d’objets physiques exprimé par Joshua et Ryan en est un très important et particulièrement actuel étant donné l’état de notre belle planète bleue et les dérives anti-environnementales de certaines personnes d’influence. Toutefois, ce message est délivré de manière maladroite et peu substantielle, ratant au passage un public cible déjà intéressé au mode de vie ici prôné. Je recommande toutefois ce documentaire en guise d’introduction au minimalisme, après lequel une recherche plus approfondie sur le sujet auprès d’autres acteurs du mouvement pourrait s’avérer intéressante. 

Enfin, il est vrai que nous sommes parfois tellement pris par notre quête d’un bonheur idyllique qui semble unique, le rêve américain, qu’on en oublie les choses importantes, qui, presque exclusivement, se trouvent à l’extérieur du matériel. Nous ne devrions pas voir la possession d’un objet comme une fin en soi pour être heureux, mais plutôt vérifier ce que cet objet pourrait nous apporter émotionnellement et psychologiquement. Enfin, les Minimalistes présentent un type de bonheur, mais je crois que c’est à chacun de trouver ce qui lui convient. 

Qu’avez-vous pensé du documentaire? Est-ce que le minimalisme est un mode de vie qui vous interpelle? 

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