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Pensées intrusives : monter des montagnes avec un sac à dos rempli de roches
Crédit: Josianes/Instagram

J’ai toujours été une fille de métaphore. Des fois, mettre une image sur un truc qu’on ne peut pas visualiser, ça permet aux gens de mieux comprendre ce que l’on vit. J’ai déjà eu une supérieure qui détestait  ça. Mon cerveau de TDAH comprend mieux les images. Et moi, je suis meilleure à les mettre en mots ces images-là, ces concepts et les choses qui m’arrivent.
 
Bref, je vis une situation vraiment poche depuis la vente de ma voiture, je vous en reparlerai quand ce sera terminé, mais j’ai l’impression de mettre fait mener en bateau (c’est pas juste une impression, mais gardons le bénéfice du doute). Le truc, c’est que j’ai vendu ma voiture pour me donner plus de lousse et surtout parce que je voulais faire le saut depuis longtemps. Ça ne s’est pas bien passé et depuis, j’ai l’impression d’avoir un sac à dos rempli de roches sur le dos.
 
La situation me crée de l’anxiété, évidemment, mais avec mon TDAH, ça me désorganise en maudit aussi. Des pensées envahissantes (intrusives) surgissent dans ma tête. C’est des pensées qui prennent une place considérable, qu’on ne peut pas contrôler.  J’ai vraiment l’impression que cette situation prend toute la place, en fait. En plus, quand j’en ai parlé, beaucoup de personnes m’ont dit : « ben là, pourquoi tu n’as pas fait telle ou telle affaire » et m’ont un peu dit – dans d’autres mots – que j’avais couru après. Rien pour aider les pensées intrusives qui me hantent. Rien pour aider à ne pas me sentir la pire des nouilles. Rien pour aider mon compte en banque qui a été dans le moins pendant deux semaines. Rien pour calmer ma peur de ne pas passer au crédit quand j’ai fait un prêt pour couvrir le découvert de mon compte. Rien pour me penser en sécurité non plus. Rien pour aider l’anxiété. Rien pour aider les désorganisations intenses que je vis depuis le 17 août.
 
Je sens que j’ai plein de montagnes à monter et mon sac à dos plein de roches est trop plein pour que j’attaque ces montagnes-là sans être sur le bord de la crise de panique.
 
Je trouve ça dont ben plate en plus que ça se passe pendant que je vis une des plus belles saisons de ma carrière, avec le lancement de notre projet bouffe, de mon projet de boutique et de pas mal d’autres bonnes nouvelles qui s’en viennent. La rentrée à la maternelle de mon enfant sur le top du Sunday. Et tous ces matins où je fais tellement d’anxiété que je suis incapable de sortir de la maison. Tous ces repas sautés parce que je n’ai pas faim ou que je ne me rends pas compte que j’ai faim parce que mon cerveau est occupé à me trouver la pire des personnes de l’humanité d’avoir fait confiance à une personne comme ça.

 Et ça m’épuise, ce sac à dos plein de roches. J’ai l’impression que je parle juste de ça à mes ami.e.s proches. Je n’ai aucun contrôle là dessus en plus.
 
Ce que j’aimerais qu’on retienne de ce texte, c’est que vous ne savez pas ce qu’il y a dans le sac à dos de la personne devant vous. Pis vous ne savez pas à quel point des fois, des conseils après coup dits en « tu aurais donc dû… » ça peut peser encore plus lourd. Comment ça ajoute des roches. Demandez-vous toujours si ça ajoute quelque chose à la conversation ou si ça fait juste faire en sorte que l’autre se sent encore plus comme de la marde. Du soutien moral, ça fait du bien. Et comptez sur moi pour ne plus refaire confiance à un inconnu quand une situation poche survient. Je vous le garantis.
 
 

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