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« Sexe dans les fesses », ça rime avec « tendresse »
Crédit: blogueusedefleurs/Instagram

Quand j’ai rencontré mon chum (ça fait une couple d’années), je ne connaissais le sexe anal que de loin, que de nom. Comme une personne qu’on a déjà vue, mais qu’on ne tient vraiment pas à rencontrer, t'sais.

Quelques amis m’en avaient déjà glissé un mot : une copine du cégep avait carrément détesté quand son copain pas mal plus vieux s’était invité avec un peu trop d’insistance par la porte d’en arrière, un autre m’en vantait la beauté, une autre ne pouvait imaginer une « bonne baise » sans un peu de foul play.

Quoi qu’il en soit, je me disais juste que le concept était ben correct, mais que ce n’était pas pour moi. Que mes autres orifices m’offraient déjà un assez bel éventail de scénarios sexu satisfaisants, merci.

Jusqu’à ce que, tranquillement, avec le temps, mon chum et moi développions une complicité au lit  de plus en plus créative. D’abord, les doigts baladeurs. La familiarisation avec de nouvelles sensations, tout en douceur.

De la communication par les mains guidées, les mots chuchotés, les envies respectées.

Puis, en plein jour, dans ma chambre d’un blanc crème lumineux, l’envie d’aller plus loin, d’explorer mes limites. Cette première fois-là m’a marquée bien plus que ma « vraie » première fois, ado. Celle précipitée, celle qui laisse des souvenirs mitigés.

Cette fois, je me souviens que c’était doux, lent. Désiré.

Respecteux. Mind-blowing.

Progressif. Expressif.

Hot as fuck. Lubrifiant.

Une communion entre deux amoureux qui s’aiment, se respectent. Des êtres qui se désirent au-delà des frontières tracées sur leurs corps par des siècles de sourde dictature.

Tout sauf violent, comme des fois dans la porn. Ou dans des mots durs ou connotés comme « sodomie », un crime jusqu’à hier encore, jusqu’à il n’y a pas si longtemps.

Complexe comme lorsque le corps et le cœur prennent des décisions sans se prendre la tête.
Transgressif comme dans l’impression voilée de faire quelque chose de ben wild et d’être quand même en contrôle.

Et tellement, tellement bon, que j’ai joui en quelques secondes. Puis encore, et encore, et encore.
Tout ça, c’était il y a quelques années. Depuis, le sexe dans les fesses s’est installé dans notre champ des possibles sexuels, dans nos moments privilégiés, dans la prise de possession de ma propre sexualité.

Et inévitablement dans le constat que c’est vraiment pas pour rien que « sexe dans les fesses », ça rime avec « tendresse ».

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