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Trouble d’anxiété généralisée : entrevue avec le petit chum d’une anxieuse chronique.
Crédit: In new view

Une maladie mentale, ça affecte la personne qui en souffre, mais ça touche aussi son entourage. Face à ce constat, je me suis demandé ce que mon copain ressentait par rapport à mon trouble anxieux et j'ai voulu vous faire part de ses réflexions.

Qu’as-tu ressenti quand tu as su que je vivais avec un TAG (trouble d’anxiété généralisée)?
En fait, ça ne m’a pas inquiété, parce que le diagnostic ne modifiait en rien ta personnalité. Tu demeurais la Stéphanie que j’ai rencontrée.         

Au début, je ne connaissais pas du tout ce trouble. Je faisais et disais tout ce qu’il ne fallait pas : je marchais sur des œufs qui m’éclataient en plein visage. Avec le temps, j’ai compris que tes crises n’étaient pas déclenchées par ma faute. Ce constat m’a beaucoup rassuré et m’a permis de comprendre que tes crises pouvaient apparaître sans préavis. Ça m’a enlevé un poids sur les épaules.

Que fais-tu ou qu'est-ce que ça te fais quand je suis en crise?
Quand les premières crises sont apparues, j’étais déstabilisé. Je te bombardais de : « Ce n’est pas grave. Tu pourrais faire ci, tu pourrais faire ça. As-tu pensé à ça? ». Je voulais te dire LA CHOSE qui te sortirait de ce moment désagréable. Je n’acceptais pas de te voir souffrir. J’étais beaucoup trop proactif et, à tous coups, cette façon de faire aggravait ton état et la crise perdurait.

Après plusieurs discussions et échanges sur le sujet, nous avons élaboré une procédure. Quand tu es en crise, je te propose de rester auprès de toi ou bien de quitter la pièce. Si tu souhaites que je demeure à tes côtés, je ne deviens qu’une oreille attentive. Je te flatte le dos en t’incitant à respirer profondément. Lorsque la crise est trop envahissante, il est préférable pour moi de migrer vers une autre pièce, car tu pourrais te sentir coupable et/ou honteuse.

Lorsque la tempête est passée, je peux te proposer des solutions.


Crédit : découpage de Stéphanie Daviau/wawie.canalblog

Qu’est-ce qui est le plus difficile à gérer pour toi?
Quand tu es anxieuse, tu as de la difficulté à filtrer ta pensée et tes commentaires peuvent être blessants. Sans le vouloir, je réplique à la puissance dix quand je me sens attaqué. Et là, ça peut dégénérer.

Toutefois, je considère que le plus irritant est mon impuissance face à ta souffrance.

Que fais-tu pour m’aider au quotidien?
J’aimerais répondre par un exemple. Un soir, tu t'es aperçue que tu avais oublié d’acheter ta pilule contraceptive et, selon ta routine, tu devais prendre la première pilule la journée même. Je suis donc allé à la hâte au Jean Coutu, 15 minutes avant la fermeture. Tout cela dans le but de prévenir une crise qui aurait pu se produire durant la nuit.
 
Te sens-tu découragé, parfois?
Non. Pour moi, une personne découragée est une personne qui abandonne. Toutefois, je dois dire qu’il m’arrive parfois de me sentir impuissant et dépassé par les événements.

Qu’est-ce que ce trouble amène de bien dans notre couple, à ton avis?
On fait attention l’un à l’autre. On a plus d’empathie. On a appris à beaucoup discuter et communiquer.

Quels trucs donnerais-tu à ceux qui partagent leur vie avec quelqu'un qui a un TAG?
Je vous inviterais à écouter votre partenaire, à ne pas être proactif lors des crises, à suivre et respecter son rythme et ses besoins tout en ne vous oubliant pas. C’est un équilibre qu’il est possible d’atteindre. 

Si vous êtes à l’aise, je vous suggère de vous impliquer et de participer aux rencontres offertes par les groupes d’entraide ou de faire quelques lectures sur le sujet.

Comment votre partenaire gère-t-il l’anxiété que vous vivez?

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