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#WomenBoycottTwitter; quand Twitter censure les victimes et endosse les agresseurs
Crédit: rosemcgowan/Instagram

Tous les matins, j’écoute la radio parlée dans ma minivan en me rendant au travail. Bon, ce sont rarement de bonnes nouvelles, mais j’aime être au courant de ce qui se passe dans notre société et celles de mes voisin.e.s et toutes ces informations me rendent beaucoup moins ignorante de la réalité d’autrui, ce qui est loin d’être banal. Cette semaine, un sujet m’a particulièrement bouleversée, car il touche encore une fois la domination masculine, l’endossement d’actes ignobles et l’ignorance des dénonciations. Je vous parle bien sûr de Harvey Weinstein, producteur américain mais AVANT TOUT, abuseur, harceleur et agresseur de femmes. 

Bam! Coup d’éclat! Encore un homme au pouvoir qui est accusé d’avoir abusé et maltraité ses employées de sexe féminin. Plusieurs d’entre elles ont levé le flag sur des situations qu’elles ont tristement vécues dans les années où elles ont eu à côtoyer l’homme en question. Des actrices, dont Gwyneth Paltrow, Léa Seydoux, Rose McGowan, ont livré de puissants témoignages dans un article pour Le Figaro et c’est absolument effroyable. 

Parmi ces femmes, l’actrice Rose McGowan a partagé plusieurs Tweets sur la plateforme Twitter en déclarant notamment que plusieurs de ses collègues masculins,dont Ben Affleck, étaient au courant des pratiques du producteur, et elle a vu son compte Twitter se faire suspendre pour être contrevenue à ses règles. Déjà qu’elle ait dû se taire dans les années 90, d’avoir été achetée pour son silence alors qu’elle était au tout début de sa vingtaine, voilà que l’actrice et activiste revit le même cauchemar de la part du géant médiatique. Boys club much
                                                              Crédit : rosemcgowan/Instagram

En guise de solidarité et de boycottage, le #WomenBoycottTwitter a été mis en place pour une durée de 24 heures aujourd’hui, le vendredi 13 octobre 2017. Avez-vous le même sentiment de déjà-vu que moi? Comment se fait-il qu’encore une fois, les victimes doivent payer pour les actions de leurs agresseurs? Dans les médias, j’ai pu voir la filmographie complète de l’abuseur, les grands exploits de sa carrière et ses bons coups pour ensuite avoir accès à l’information sur ses plus que nombreux crimes. Ils remettent en question les témoignages des femmes, ils les accusent de ne pas avoir parlé avant, d’avoir profiter de la situation pour obtenir de meilleurs rôles et j’en fucking passe. 

La situation n’est pas plus verte de notre côté. Les manchettes en parlent, car cela concerne des grands noms d’Hollywood, mais pas besoin de prendre le prochain vol vers LAX pour déterrer ces mêmes secrets terribles. Pensons à Guy Cloutier et Marcel Aubut, pour ne nommer que ceux-là. Les témoins endossent et acceptent. La putain d’Omerta. 

Aujourd’hui, je suis une fois de plus peinée pour ces femmes qui ont subi ces traumas. Ces femmes qui ont été violées, harcelées, abusées, touchées par les mains sales d’hommes qui utilisent leur statut et leur sexe pour les dominer. Ces femmes qui ont leurs réseaux sociaux suspendus parce qu’elles dénoncent, qui ont du tape sur la bouche pour les empêcher de crier les inégalités, qui ont les mains ligotées pour qu’elles ne puissent librement tous les envoyer chier. Pour toutes ces raisons, aujourd’hui et tous les autres jours de l’année : #IStandWithRose et toutes les autres victimes d’agressions sexuelles.

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