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Mauvaise foi, LE roman à lire cet hiver!
Crédit: Marie-Eve Tougas

Avant toute chose, voici la lecture pour février : Amblystome, écrit par M.V. Fontaine (un nom de plume, c’est intrigant!). Il s’agit d’un roman dystopique à saveur de Hunger Games, premier tome d’une série de deux pour le moment. Le livre est offert à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec, et probablement dans les bibliothèques de quartier également. Maintenant, gare aux spoilers!
 

Amblystome
Crédit photo : quebec-amerique.com

 
Mauvaise foi est le onzième roman de Marie Laberge, prolifique auteure québécoise à qui l’on doit la trilogie Le goût du bonheur. Elle signe ici une deuxième collaboration entre Vicky Barbeau, détective à la Sûreté du Québec et Patrice Durand, commissaire français. Le premier roman mettant en scène ces personnages est Sans rien ni personne, paru en 2007.
 
N’ayant jamais lu Marie Laberge (je sais, je suis en retard), j’ai été agréablement surprise par ce roman policier. Vicky et Patrice font une bonne équipe. D’ailleurs, le cas qui les occupe est très particulier : le meurtre d’Émilienne Provost remonte à 1985 et a été attribué à son fils (adoptif), Paul Provost. Toutes les preuves sont contre lui et il fut malheureusement accusé et condamné, mais il y a des choses qui ne collent pas. Vicky et Patrice sont donc appelés à revisiter le dossier, 22 ans plus tard.
 

Old detective
Crédit photo : A Consulting Detective /Tumblr

 
Ce qui est particulier avec ce roman, c’est qu’il ne s’agit ni d’une enquête en cours, ni d’un cold case. C’est une histoire très statique; pas d’action, pas de poursuites haletantes ou d’atmosphère tendue en attendant que le coupable se manifeste à nouveau. Les détectives recueillent les témoignages, compilent les faits et font des spéculations sur ce qui pourrait être le motif du crime. C’est un peu comme une fouille archéologique : plus on creuse et on gratte, plus les artefacts sont exposés à la vue de tous.
 
L’horreur s’accentue au fur et à mesure que les secrets sont dévoilés. La pauvre Paulette a été violée, Gontran maltraité, et les preuves sont tellement bien cachées qu’on pourrait les croire inventées. On suit fiévreusement le cours des pensées de Vicky et Patrice grâce aux nombreux dialogues présents dans le livre. Cette façon de verbaliser leurs raisonnements nous donne l’impression de faire partie de l’enquête avec eux. C’est d’ailleurs ce qui m’a gardée en haleine tout au long : les personnages « discutaient » dans mon livre, et moi je faisais des diagrammes imaginaires pour illustrer des liens qui pourraient mener au coupable potentiel.
 

Luther
Crédit photo : thekeyplay.com

 
L’idée de mettre le blâme sur un homme d’Église est très plausible pour l’époque, mais ça aurait pu tourner au cliché assez vite. Heureusement, la façon dont Marie Laberge a construit son intrigue aide à garder le tout vraisemblable. La présence d’ecclésiastiques vertueux rachète les horreurs que le meurtrier a commises, tout comme le père violent de Paulette, Gontran et Corinne n’est pas une représentation universelle de tous les pères.
 
Au final, Mauvaise foi ne décoiffe pas comme d’autres thrillers ou romans policiers, mais il est quand même impossible d’en décoller une fois qu’il est commencé. Il aborde des sujets qui sont toujours d’actualité (le viol, la religion) et met fin au calvaire que Paul Provost a subi pendant toutes ces années.
 
Avez-vous aimé Mauvaise foi? Quel est votre roman policier préféré?

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