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Ambitieuses, les Québécoises?
Crédit: Martin Miranda/Unsplash
« Votre fille, madame, s’affirme trop, dit en souriant l’enseignante pour mieux faire passer la critique. C’t’une p’tite boss des bécosses! »

L’anecdote a émergé lorsque nous discutions d’ambition et de leadership avec d’autres collaboratrices, et comment ces deux traits étaient découragés dès un jeune âge chez les femmes. Après tout, est-ce qu’un garçon aurait reçu la même épithète péjorative? N’aurait-on pas plutôt parlé d’entregent, d’esprit d’équipe ou, si l’on pousse à l’extrême, de bully? Des mots qui traduisent davantage l’action et la force plutôt que le ridicule?

 
Heureusement, ce genre d’affectation biaisée n’a pas d’effet réel sur le degré d’ambition développé par les femmes au Québec, selon un récent sondage réalisé conjointement par Châtelaine et par L’Effet A-Léger. Voilà qui vient à point, alors que nous publiions justement récemment un article sur les mythes à déboulonner concernant les femmes en affaires! Ça en fait un de moins!
 
En effet, 73 % des Québécoises se disent ambitieuses, un pourcentage presque à parité avec les 78 % d’hommes qui se prononcent de même. Et pourtant, les femmes ne représentent que 18 % des postes de haute direction au sein des 500 plus grandes entreprises du Canada. Et ça, c’est sans parler du salaire, en moyenne 10 % inférieur… Euh, problème!
 
Lorsqu’il est question d’identifier le plus grand obstacle à cette ambition, les trois éléments qui reviennent sont, en ordre, le manque d’opportunités, le manque de confiance en soi et la peur du risque. Le syndrome de l’imposteur pointe évidemment son nez insidieux dans l’analyse. À la grande surprise des hommes, c’est seulement en quatrième position que viennent les obligations familiales.
Crédit : L'Effet A
Selon Isabelle Hudon, chef de la direction de la Financière Sun Life Québec et cofondatrice de L’Effet A, ce sondage vise à conscientiser les dirigeants d’entreprise face aux motivations et aux barrières véritables que rencontrent les femmes dans leur ascension professionnelle. « Si les femmes doivent manifester davantage leur ambition, les entreprises doivent, de leur côté, être conscientes des freins qu’une culture corporative masculine impose », décrit-elle dans un communiqué.
Tout le monde a son rôle à jouer pour faire changer les mentalités, et ça n’arrivera pas du jour au lendemain. Comme point de départ, nous aurions intérêt à identifier les pièges dans lesquels nous tombons malgré nous (j’en parle ici), surtout en ce qui a trait à la confiance en soi, à la conception des rôles féminins dans la société et au malaise entourant l’affirmation et la promotion de soi.
Je sais, c’est un gros mandat, mais je sais aussi que nous en sommes capables!

Et vous, que pensez-vous des résultats du sondage? Comment vivez-vous vos ambitions?

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