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L’immense bonheur d’être TDAH, ou pas…
Crédit: Meredith Hunter/Unsplash

Est-ce qu’il y a des bons côtés à être TDAH? Peut-être, oui, je l’admets. Est-ce qu’il existe réellement un surdiagnostic de ce trouble comme on entend tant parler? Absolument. Sauf que ce n’est pas tout. La créativité, les idées par milliers, la répartie un peu drôle, c’est plaisant. La détresse psychologique et les difficultés de marde qui viennent avec, un peu moins!
 
Si on y va avec parcimonie et simplicité, dans le grand livre des diagnostics des troubles mentaux, le DSM, un des critères de chacun des troubles est la détresse ou un dysfonctionnement dans l’une ou plusieurs des sphères suivantes : sociale, professionnelle/occupationnelle et personnelle. Ceci veut dire que le diagnostic implique des difficultés qui POLLUENT le quotidien. Ça m’étonne donc qu’on veuille tant prouver que c’est nice être TDAH, avec un critère diagnostique aussi évident.

Crédit : Giphy
 

Outre ma personne, j’ai plusieurs gens dans mon entourage qui ont un TDAH ou un autre trouble lié à la santé mentale (anxiété, dépression, phobie, personnalité limite, etc.). Certaines de ces personnes ont déjà affirmé que leurs troubles leur ont appris des choses importantes sur elles-mêmes et que ce n’était pas totalement négatif. Or, je suis certaine que ces mêmes personnes échangeraient volontiers un jour (ou plus) de leur vie avec une personne neurotypique, question de les décharger un peu de ce qu’elles doivent se taper à longueur de journée…
 
Je trouve dommage que tant d’encre coule pour discuter de ce soi-disant fléau mondial qu’est le TDAH, sur à quel point « nos jeunes » sont trop prêts des écrans et sur la surmédication. Je suis bien consciente que le surdiagnostic et la surmédication sont des enjeux sur lesquels il est primordial de se pencher. Ce ne sont pas des enjeux à prendre à la légère, ça, je suis d’accord. Par contre, j’aimerais qu’on parle un peu plus des stratégies pour aider les gens plutôt que les mille et une façons de prouver qu’elles sont dans le tort de dire qu’elles souffrent. D’ailleurs, je vous suggère le livre Mon cerveau a encore besoin de lunettes et le documentaire TDAH, mon amour si vous souhaitez en apprendre plus sur les difficultés associées au TDAH et les façons de les gérer (t'sais plutôt que de lister comment c’est donc cool avoir un trouble…)
 
Qu’est-ce qui n’est pas cool pour des gens TDAH?

  • Perdre vos clefs 5 fois par jour.
  • Oublier de payer vos comptes à temps.
  • Couper constamment la parole ou de sembler distrait quand quelqu’un vous parle parce que 1 000 idées s’entrechoquent dans votre tête.
  • Arriver en retard et vous surcharger de tâches parce que vous ne pouvez pas prévoir combien de temps c’est censé prendre ou que vous vous êtes laissé absorber par autre chose.
  • Ne pas être capable de vous concentrer au moindre bruit (ex. claquement de porte, tapage de pied de votre collègue, etc.) ou à la moindre pensée envahissante de choses à faire ou d’idée de projet. Ce sont toutes des difficultés que je vis personnellement ou qui m’ont été rapportées par mes « semblables » #LolPasLol. Ça peut sembler banal, mais c’est difficile de s’expliquer, même à soi-même, pourquoi on parvient à réaliser tout plein de belles choses lors d’une bonne journée, mais que des choses vraiment simples sont si ardues. Il m’arrive de dire « quand l’attention ou la motivation passe, faut pas la laisser passer parce que tu sais jamais quand elle se repointera le bout du nez ».

Je ne suis pas contre l’idée de soulever les points positifs du TDAH, mais j’aimerais aussi que l’accent soit mis sur les solutions qui peuvent aider les gens à mieux gérer ce trouble-là. C’est important de parler des difficultés si on veut savoir comment s’y attaquer. À trop vouloir voir du beau partout, n’est-on pas en train de minimiser, invalider et dénier ce qui est souffrant? N’est-on pas en train de nuire à trop vouloir embellir, plutôt que d'aide les gens à guérir? 

Crédit : Giphy
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