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Avoir des enfants ou ne pas avoir d’enfants? Là est la question
Crédit: Janko Ferlic/Unsplash

Dans un mois j’aurai 28 ans. Mon couple se porte très bien, ma santé n’est pas loin du top physiquement et psychologiquement parlant, mon petit mari a un très bon emploi avec de bien belles assurances (yay…). En plus, je suis à la maison. Beau temps pour faire des bébés, non?

Non, oui, peut-être, je sais pas.  

La vérité, c’est que je suis incapable de me prononcer sans équivoque sur la récurrente et très inspirante question : « Coudonc ça vous tente pas vous’autres aussi de vous essayer là? » La sainte-mère-traditionnelle société prévoit qu’il serait pas mal d’adon pour nous, petit couple marié en bonne et due forme, bien établis dans la vie et en âge de procréer, de démarrer l’usine de production de
miniatures maintenant, sinon, « il sera trop tard », t’sais!

Non, oui, peut-être, je sais pas.

Mais est-ce obligé d’être comme ça? Le timing est-il vraiment la seule raison pour enfin décider de mettre au monde un si précieux être vivant? Je trouve ça tellement plate/triste/anti-miracle-de-la-vie de prendre une telle décision en se basant sur un seul argument aussi banal que le timing idéal. Il faut plus, beaucoup plus, il me semble, avant de prendre cette grande décision, et ce qui me fait sentir comme si j’étais dans une pièce sans issue et dont les murs se rapprochaient tranquillement, mais très sûrement vers moi, est que je n’arrive pas encore mettre le doigt sur ce plus… C’est correct, non?

Non, oui, peut-être, je sais pas.

Cette pression que je ressens à enfanter au plus sacrant semble émaner de partout : de mon entourage (et de mon cher newsfeed FB) qui vient d’avoir un enfant, est enceinte ou toutes ces réponses, jusqu’à la petite image de vie normale-parfaite incluant mariage-chien-maison-bébés présente dans l’imaginaire pas trop imaginatif collectif de la société en général. Je me sens obligée d'y penser sérieusement, à faire des plans d’un avenir plus ou moins éloigné dont je n’ai aucune preuve de l’existence et à discuter, argumenter, réfléchir à des hypothétiques minis-moi. Je me sens obligée parce que j’ai bientôt 28 ans, c’est normal, non?

Non, oui, peut-être, je sais pas.

Peut-être que cette pression insistante qui me titille l’utérus ne vient en fait que de moi et de ma propre anxiété à être, peut-être, un jour, responsable d’un être humain. Peut-être qu’elle vient de ma culpabilité, bien réelle, mais profondément enfouie dans mon cœur, d’être une femme à la maison sans enfant qui ne souhaite pas nécessairement en avoir maintenant. Peut-être qu’en fait, je devrais arrêter de me poser autant de questions et laisser Dame nature faire son œuvre. Peut-être que je devrais arrêter de m’en vouloir de ne pas vouloir à tout prix avoir d’enfants, pour l’instant. Peut-être que je devrais arrêter de me comparer à toutes ces femmes et mamans plus qu'exceptionnelles de mon entourage et écrire ma propre histoire…

Oui.

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