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Le harcèlement, on n’en parlera jamais assez!
Crédit: Jeanne Menjoulet/Visual Hunt

Il y a de cela quelques semaines, j'ai vu à la télévision un reportage sur l'harcèlement de rue en France. Ce reportage comportait des extraits exposant le point de vue des harceleurs ainsi que celui des harcelé.e.s, ce qui permettait aux téléspectateurs d'obtenir une vue d'ensemble de cette situation pas mal problématique.

Comme j'écoutais ce reportage chez ma mère, mon beau-père m'a demandé si une situation similaire s'était déjà produite à Trois-Rivières. J'ai rigolé, parce que oui, Trois-Rivières est une petite ville très calme comparée à Montréal ou Paris, mais l'harcèlement de rue fait rage partout, même dans les petites villes.

Avant de me faire raser les cheveux (parce que maintenant, je ne suis plus une femme aux yeux de plusieurs), il m'arrivait fréquemment de me faire siffler et de me faire catcaller dans la rue, surtout quand j'attendais l'autobus. Il m'est aussi arrivé plusieurs fois de me faire harceler au travail par des clients et même des collègues. J'ai eu droit, autant dans mon lieu de travail que dans la rue, à des remarques sexuelles (j'ai une bouche de suceuse, semblerait-il, en plus d'être une cochonne non-assumée), à des visites répétitives de clients qui venaient me voir, à des gens qui me suivent dans la rue, etc. Ces soit-disant compliments m'exaspéraient au plus profond de mon âme.

La vie m'a menée vers un travail qui empêche le contact physique entre moi et mes clients et, pourtant, le harcèlement est toujours présent : j'ai une belle voix, j'ai un beau nom, je viens d'où, etc. Toutefois, ce qui est mal compris, c'est que même les compliments (les vrais, pas les remarques sexuelles) peuvent devenir harcelants quand la personne qui vous les donne insiste beaucoup, les répète et refuse votre « non ».

Peut-être que ma voix est belle, mais quand ça fait cinq fois dans un appel de sept minutes qu'on me le dit, je commence à trouver que c'est assez là! Pourtant, même si on témoigne de notre désaccord, même si des gens s'interposent, même si, même si… L'harcèlement continue. Alors, on élève nos voix, on dénonce, on hurle notre désaccord, on offre notre support. Une chance qu'on est tissé.e.s serré.e.s!

Je me fais un honneur de repérer toutes les traces de harcèlement et de les dénoncer, parce qu'il me semble que c'est très important de le faire pour enfin se faire entendre. 

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